Modèle : Varela Andino GT
Année : 1969
Couleur : Jaune
Echelle : 1/43
Fabricant : Ixo
Référence : 89
Collection : Autos Inolvidables Argentinos (Salvat)
Matière : Zamak, châssis plastique
Série limitée : Non
Boitage : Socle + blister
Commentaires : Véhicule réalisé sur base de Dauphine.


Les années 60 en Argentine connaissent un boom jamais égalé dans la conception et la construction de voitures de course. La réglementation autorise alors la "création" de véhicules de course, et c'est ainsi que naissent des voitures qui deviendront au fil du temps de véritables légendes : la Halcon de Heriberto Pronello, la Huayra de Horacio Steven, la Trueno orange et La Garrafa, créations des frères Bellavigna, ou encore les fameuses Liebres de Oreste Berta comptent parmi les nombreux exemples de cette épopée.

Une catégorie de course "Gran Turismo Argentino" est ensuite créée, et concepteurs et artisans démarrent alors la production à petite échelle de voitures de type GT en série limitée : les Tuliettas et les Tulias de Tulio Crespi, la Dogo SS conçue par Clemar Bucci (et finalement jamais produite), la Comahue 2000, et celle qui nous intéresse aujourd'hui, l'Andino GT, sans doute le projet le plus accompli et le plus ambitieux du lot. à seulement 19 ans, Luis M. G. Varela, qui a déjà réalisé une Berlineta sur base de Fiat 600 et le coupé Dauphine Varela R, conçoit cette GT avec la simplicité légendaire qui le caractérise et qu'il a conservée jusqu'à ce jour. Le projet commence à prendre forme à la mi-1966, avec pour inspiration la légendaire Alfa Romeo Giulia Canguro, une voiture unique qui a fait sur Varela une forte impression.

Avec l'innocence de l'adolescent qu'il est encore, Varela se dit que si la voiture possédait une mécanique argentine, sa voiture pourrait gagner le soutien de certains réseaux de distribution locaux. Celle qui s'appelle encore simplement la Renault GT est donc conçue dès le départ autour d'un moteur Renault 850 cc Gordini pris sur la version argentine de la Dauphine : situés à l'arrière de la voiture, le moteur et la transmission pourront ainsi être très facilement remplacés, même durant une course. Avec sa mallette pleine de dessins sous le bras, Varela partit pour Cordoba présenter son projet à IKA-Renault. Bien que le projet sut séduire les responsables, Varela, qui avait au moins espéré repartir avec au moins un moteur et une boîte pour assembler la première voiture, dut repartir bredouille.

Par l'intermédiaire des Acikar (un regroupement de concessionnaires IKA qui apportaient leur soutien aux pilotes de la marque), Varela entra en contact avec les gens de Nueve de Julio Automotores S.R.L. (dans la ville du même nom). L'associé gérant, Roberto B. Lui, vit dans l'Andino GT un projet intéressant. Lito Cistz reçut la charge de concevoir la carrosserie de l'Andino en aluminium et en fibre de verre, et c'est à lui et à son savoir-faire artisanal qu'on doit les formes définitives du modèle. Au départ, le prototype Andino a été pensé comme un véhicule destiné à concourir dans la catégorie Gran Turismo Argentino. Quand la catégorie GTA est abandonnée, toutefois, la Renault GT devra s'adapter à un contexte plus domestique, celui de routière sportive. Le premier essai roulant eut lieu le 25 août 1968, curieusement le jour où aurait dû se tenir la première course de la catégorie Gran Turismo Argentino.

La voiture réussit tous les tests auxquels elle est soumise par les techniciens d'IKA. Après l'avoir rudoyée comme il se doit, ils n'auront que deux observations à faire : le bouchon du réservoir d'essence est situé à l'intérieur du compartiment moteur (comme sur la Gordini fabriquée par IKA) mais il va devoir être placé à l'extérieur, sur l'aile ; il faudra aussi modifier le plancher, car entre le coffre et l'aile il n'y a pas assez de place pour bouger les pieds.

Le châssis de la voiture, qui a été construit à Nueve de Julio par la firme Spina Hnos. (fabricants de machines agricoles) est similaire à ceux de la De Tomaso Vallelunga ou de la Lotus Elan, construits autour d'un axe central avec trois cadres transversaux. L'habitacle à deux places est fermé, et le moteur est situé à l'arrière. Les jantes en titane de 5,5 pouces de diamètre sont d'un modèle exclusif dessiné par Ruedas Argentinas, et équipées de pneus Goodyear Speedway 690x14 à ruban bleu.

La Renault GT est un voiture unique et exclusive, mais qui possède un gros avantage : toutes ses pièces (suspensions, moteur, accessoires...) appartiennent à la Renault Gordini, la Dauphine argentine ; et puisqu'elle a reçu l'approbation d'IKA-Renault Argentina, sa version de série jouira donc de la garantie usine. Commercialisée dès 1969 à Buenos Aires par le concessionnaire Donatti Hnos. (où s'est la présentation officielle de la voiture) et à Nueve de Julio, par Nueve de Julio Automotores, l'Andino GT fait l'objet d'un banc d'essai exclusif du magazine automobile argentin Corsa Magazine, qui contribuera à créer le désir auprès des amateurs de véhicules sportifs.

Quelques mois plus, tard, la revue présente le modèle de série, et entre temps il a changé de nom : la belle sportive s'appelle désormais l'Andino GT. La raison de ce changement n'est pas claire, mais puisqu'elle n'arborera ni le logo Renault, ni celui d'IKA, on peut supposer que la maison-mère ait accepté de le distribuer localement à condition qu'elle ne soit pas clairement estampillée de la marque au losange. Deux versions sont proposées au départ : le modèle standard, qui ne dépasse pas les 145 km/h, et une variante plus puissante dénommée "Anexo J" qui monte à 160 km/h.

La voiture a des lignes agressives: un profil qui se rétrécit en pente douce vers un arrière de type "fastback", très moderne pour l'époque. Les entrées d'air latérales pour le moteur et le refroidisseur d'huile ajoutent à son style dynamique. L'Andino GT possède toutes les caractéristiques de la voiture d'une "vraie" voiture de sport, et offre donc un intérieur original à la finition soignée, extrêmement confortable et très agréable. Elle présente un tableau de bord complet situé au centre de la planche de bord, et comprenant radio et chauffage en série. Parmi les éléments davantage marqués « course » on peut citer un essuie-glace singulier à parallélogramme déformable, capable d'épouser un pare-brise de courbure et d'inclinaison importantes.

Les premières voitures possédent la grande verrière arrière du prototype, mais lors des essais effectués par Varela à grande vitesse, il apparaît qu'elles se détachent dans les virages. Il faut donc les remplacer par un capotage assez similaire à celui des Ferrari 250 LM. Autres modifications apportées sur les modèles de série : les portes recoivent des barreaux pour permettre une ouverture partielle de la surface vitrée, et des pare-chocs sont ajoutés à l'avant et à l'arrière ; la forme des ouies des feux avant est également modifiée. Les premiers exemplaires (pas plus de six ou sept) seront construits en aluminium, et tous les suivants en fibre de verre, chaque carrosserie en fibre de verre nécessitant une dizaine de jours de travail pour sa fabrication.

On estime que seulement 90 voitures ont été construites, en deux phases ou séries : 1970-1971 (moteur 850 cc) et 1976-1978 (moteur 1200 cc). L'intervalle entre les deux phases de production s'explique peut-être par le fait que l'outillage d'origine a été détruit dans un incendie. La deuxième série sera distribuée à Buenos Aires par le Buggy Center, qui décidera de changer les feux arrière de la série 1, issus de la Torino, par des éléments pris sur la Fiat 125. L'Andino GT, modèle sportif de fabrication artisanale, est devenue un classique 100% argentin qui, comme tant d'autres voitures de la production nationale "oubliée", est fort apprécié par les amateurs de voitures classiques et de sport, qui le restaurent scrupuleusement dans son état d'origine.

(Source : http://renaultconcepts.online.fr/sportives/andino-gt.htm)